dimanche 4 avril 2010

La mobilité bouclée de ton visage,
communication en amont du monde ...

L'agitation pixellise l'espace,
Paralysie flouttée du regard,
candeur succinte
qu'on croise en pleine marche.
C'est-a-dire : la vélocité du pas, le triangle desarticulé des jambes,
arpantant une perspective étranglée par le systeme nerveux.

C'est un paysage dichotomique, j'en entends la rumeur bigarrée,
le tintamarre assourdissant se décompose en
nuées crochues des boulevards alentour
amputés au regard.
Puis plus proche, vrombissements, vibrations catatoniques :
la fonte et la pierre
dialoguent.

Fréquences dissolues par l'habitude
autorise la surprise d'un tintement de clés
dans une main visible
qui file avec une rectitude tiède
vers l'oreille.
De la main et des doigts,
le regard grimpe le bras, l'épaule, le cou,
trouve un regard,
deux petit cercles en tension vers un point mobile de l'espace.

La lumiere est jaune, des ombres légèrement diffuses de fin d'après-midi.

Les yeux pivotent, les pas dérivent le décor sur la gauche.

A droite, le fracas de 4 secondes
d'un tram rouge et blanc cassé,
fendant l'air , rasoir-massue.
Le regard clignote,
bar, pub, sport pub, pub music pub,

GIRLS, GIRLS, GIRLS, GIRLS !

Un imaginaire rutilent de voiture polies et carmens,
putes rebondies et cernées a dentelles.
Jolies fesses, seins abondants et regard interieur disloqué.
Certaines ont cette charpente de peinture médiévale,
les masses de muscles, de graisse, s'attachent de manière disgracieuse a l'os.
Tchèques, albanaises, ou macédoniennes, russes ...
La techno pourrissante et acide pilonne petitement le pavé,
suave canniveau.
Et l'incroyable surhumaine géometrie des milliers de carraux organisés en damiers,
noir, noir, blanc, blanc, noir
nombres incalculables de coups martelés, de cadence de pas qui scelle notre sol.

Tout ce jet concentré, unilatéral éclabousse la ville,
écume de bruit et flaques de silence.
Les pieds humides en aval de la masse pyramidale couchée
de la rue.

Devant eux,
la place.
Verte la place.
Une église brune perce le ciel

bleu.

Edifice si magistral,
d'une beauté si forte
que les arbres
en paraissent crucifiés.
Une orfévrerie de pierre de taille
oposée aux bourgeons tendres
vert pale
splendeur de billes végétales,
de cire.

C'est la que les pas portent

(eux : bousculés, invectivés de proche-en-proche par une rugosité silencieuse)

les voyageurs.

Ils saisissent
la techtonique fragile
des corbeaux, des corneilles,
des couteaux-plumes
noir-bleu
receleurs de monde
hypnotiques,
qui criblent le sol
en couture étroites
finement tissées dans le réseau de l'herbe.


Puis le regard s'échappe a nouveau,
les jambes-ciseaux tricotent dans l'air, encore.

Les passants font rebondir leur tête contre les murs de Prague,
murs pastels aux stries anthracites dans le sillage des voitures.
Quand ils la dirigent
vers la paleur éblouissante du ciel,
ce trou tangeant au monde,
trou au-dela du vide
dont ils prennent garde de ne pas déchirer
la fine menbrane protectrice
d'un coup d'ongle.

Se faisant,
ils offrent aux passants
des raccourcis
surprenants sur leur visage :
la rectitude circonflexe du nez
la fente de leurs yeux irrisés
le silence charnu de leurs bouches sanguines.

Je sais bien que c'est ici mais il nous reste du temps.
Je sais bien que c'est ici mais il nous reste du temps.
Je sais bien que c'est ici mais il nous reste du temps.

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